Parler avec et éveiller son bébé…

05/07/2012 00:47

image001-copie-23

Ici je lui apprenais à regarder les gens via un miroir…

Depuis que Super-Zouzou s’intéresse à tout ce qui l’entoure, je prends un immense plaisir à lui apprendre toutes les choses de la vie, même les plus simples.

Je lui nomme les choses qu’il désigne, je lui cite les couleurs des cubes avec lesquels il joue, je lui raconte des histoires lorsqu’il me tend des livres, je lui pose des questions (tout en sachant que pour le moment il ne me répondra pas…).

Tous ces moments de partage et de pseudo-apprentissage sont évidents pour moi. J’aime parler à mon fils, j’aime l’éveiller, j’aime faire la folle pour lui, même si je dois me ridiculiser chaque soir lorsque, en passant devant la borne à incendie, j’imite la sirène des pompiers…

Malheureusement, je sais que ces moments de partage avec bébé ne sont pas innés pour tous les parents.

A chaque fois que j’apprends des choses à Super-Zouzou, je pense à un petit garçon, Boris. Ce petit garçon, je l’ai rencontré lorsque j’avais une quinzaine d’année. Il devait avoir à peu près 7 ou 8 ans. Je me souviens de sa grande joie de vivre, freinée à chaque fois par sa maman, une espèce de mégère sans instinct maternel.

A 7 ou 8 ans, Boris ne connaissait rien de la vie. Il était en école spécialisée pour enfants en difficulté. Il ne savait pas compter. Il ne connaissait pas ses couleurs. Lorsqu’on lui demandait ce qu’il voulait faire plus tard, il répondait « camion de pompier «, sans savoir que le métier était « pompier ».

Je me souviens de l’affection que Boris recherchait auprès de ses oncles et tantes, affection qu’il n’avait certainement pas chez lui.

Du haut de mes 15 ans, j’avais plutôt tendance à me moque de ce petit si « bête ». Comment, à son âge, ne pouvait-il pas savoir compter ? Comment ne pouvait-il pas connaître les couleurs ? Il ne pouvait qu’être bête…

Et lorsque je me moquais de lui, ma maman me reprenait en m’expliquant que non, ce petit Boris n’était pas bête. Il n’était juste pas né dans la bonne famille. Sa maman ne lui avait jamais lu une histoire. Sa maman ne lui apprenait rien. Sa maman lui donnait des somnifères lorsqu’il était bébé pour qu’il « fasse ses nuits » et « la laisse tranquille ». Sa maman ne méritait pas d’avoir des enfants…

Aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’est devenu Boris. Je sais que sa « maman » est partie un jour, sans se retourner, les abandonnant son père, lui et son petit frère. Elle a fait sa vie ailleurs et ne s’est plus jamais occupé d’eux.

Et moi, quand je pense à ce petit garçon, j’ai mal. J’ai mal pour lui. J’ai mal pour tous les enfants qui sont dans la même situation.

Un enfant ne demande qu’à apprendre. Il ne peut pas deviner tout seul le nom des choses. Il ne peut pas connaître seul ses couleurs. Il ne peut pas apprendre à compter seul. Un enfant a besoin qu’on s’occupe de lui, intellectuellement aussi. Il n’a pas juste besoin de manger et dormir, non, il a besoin d’écoute, d’attention. Il a besoin qu’on joue avec lui. Il a besoin qu’on lui lise des histoires. Il a besoin qu’on s’intéresse à lui.

Et quand on me dit que j’en fais trop avec Super-Zouzou, que je l’éveille trop, que je lui parle trop, qu’il est encore trop petit pour apprendre les couleurs, je pense à Boris…

Un parent n’en fera jamais trop avec son enfant…

Et vous, vous éveillez vos enfants ?